Meubles en Hyper Bouture
- Les oeuvres Aménagements, Art/Espace Public
Guy-André Lagesse / Nicolas Barthélemy / Jérôme Rigaut
Marseille – Maison Pour Tous de la Belle de Mai/Centre Social, mai 2011
Des femmes, des mères de famille, qui rêvaient d’un endroit où se poser. Un endroit bien à elle. Dans leur quête d’une ville plus humaine, elles ont rencontré le groupe artistique Les Pas Perdus. Les voici ensemble sur le toit-terrasse de la Maison pour tous à la Belle de Mai avec leurs meubles en hyper bouture imaginés en fonction de l’usage et de l’inventivité. Au gré des séances de travail sont apparus des meubles hybrides, d’où poussent des plantes vivaces. Modulables, ils s’assemblent entre eux pour concocter des lieux de causerie odorants, à géométrie variable. L’on peut se glisser sur les bancs autour de la table « tournesol » ; sur roulettes et surmontée d’un auvent, elle bouge avec le soleil. Un délicieux hymne aux astuces.
Les Meubles en Hyper Bouture, La Cabane des conversations mobiles, L’Idéothèque sont des aménagements poétiques qui émanent du programme « Les Maisons de l’Ordinaire et de la Fantaisie » : le principe en est de pousser au plus loin la mise en œuvre d’une pratique créative empirique liée aux circonstances.
“Quand nous mettons nos mains dans la terre nous sentons le frémissement de l’air. La terre est lourde mais légère, elle coule entre les doigts par morceaux, molle, comme du sucre humide. L’odeur de la terre remplit la tête de souvenirs d’enfance, de la mémoire d’une existence suspendue. Quand nous plantons des radis ou une laitue, nous nous rapprochons de ceux qui nous ont précédés.
Nous mettons en terre une graine qui provient d’une plante qui provient d’une graine qui a été mis en terre par ceux d’avant. Quand nous réemployons des meubles trouvés au coin des rues, d’une certaine manière nous récoltons les fruits d’un travail que d’autres ont accompli avant nous. Nous les ramassons et les plantons à notre manière avec enthousiasme et reconnaissance.
Nous pratiquons des greffes de meubles comme d’autres pratiquent des greffes d’arbres fruitiers, afin de développer de nouveaux coloris, de nouvelles formes, un nouveau langage pour dire l’esthétique.
Inspirés et accompagnés par le groupe des mamans du toit-terrasse de la Maison pour Tous de la Belle de Mai, nous, artistes, subissons également des greffes d’idées audacieuses et pertinentes en étroite relation avec nos pratiques plastiques.
C’est une hybridation qui produit en simultanée de multiples mutations. Ces mutations, quand elles parviennent au fil du travail à se stabiliser, donnent alors naissance à de nouvelles œuvres.
L’art est un perpétuel continuum et non un ensemble d’œuvres isolées. Le croisement de conception, la valorisation de l’inconnu, l’adaptation aux circonstances, nous essayons de tirer parti de toutes ces intempéries. Les extravagances du ciel sont pour nous une source d’innovation; trop de soleil – il faut faire la sieste, trop de pluie – il faut des bottes en caoutchouc.” Guy-André Lagesse
Les femmes du jardin d’Elles : Anne Marie • Dalila Dridi • Ilhem Chaban • Michèle Copertino • Ouarda Malki • Renée Orabona • Soltana Habib • Sophie Peirone • Valérie Zouiten • Elise Dagron • Diamondra Fontaine •
Partenaires : Le Contrat Urbain de Cohésion Sociale, Caisse d’Allocations Familiales, Leroy Merlin, Fédération Léo Lagrange, MPT/Centre Social Belle de Mai.
À regarder:
Meubles en Hyper Bouture au Jardin d’Elles
À consulter:
La Cabane des conversations mobiles
L’Idéothèque