No Time for Extra Time
- Les oeuvres Expositions
Guy-André Lagesse/Peter McKenzie/Doung Jahangeer
Durban Art Gallery – Musée de la Ville de Durban – Afrique du Sud, de juin à août 2010
Friche de la Belle de Mai – Marseille – France, d’octobre à novembre 2013
Musée d’Aquitaine – Bordeaux – France, du 9 juin au 30 octobre 2016
Qui joue le jeu ? Y’ a t-il d’autres manières de jouer lorsque les buts changent sans cesse de place? Qui est dans le jeu, qui est hors-jeu? Qui sort les cartons rouges et pourquoi ? Quelles stratégies de jeu adoptent les gens face aux défis qui surgissent, pour “conforter” leur vie grâce à l’innovation?
Trois artistes traversent le continent africain jusqu’en Afrique du Sud pour le coup d’envoi de la Coupe du monde. Sur la route, l’équipe de Footsak, tels des griots contemporains, échange et interagit avec «celles et ceux qui le font là où ils sont»: des supporters flamboyants, des philosophes des rues, des poètes du quotidien, des artistes excentriques, des rois et des reines… L’exposition est constituée de deux tryptiques de films, de sons et de projection grand format de photos et d’une scénographie utilisant des éléments du terrain de foot. L’installation présente les perspectives complémentaires des trois artistes, construites à partir de leurs démarches artistiques participatives et relationnelles. Les visiteurs font l’expérience de ce parcours- relais d’Afrique du Sud en Algérie en passant par la République Démocratique Arabe Sahraouie, le Burkina Faso, le Cameroun, et le Mozambique .
Tindouf, sud-ouest Algérie, Camp de Refugiés Saharaouis.
Le ballon roule par dessus les dunes vers ces camps ternes et découvre les femmes en melfas multicolores. Ces réfugiées jouent un rôle vital, à la fois gardiennes de la tradition et pleines d’innovations pour résoudre les problèmes sociaux et politiques. En contradiction avec la conception traditionnelle d’un islam patriarcal, cette situation est dûe au fait qu’une grande majorité des hommes sont devenus soldat pour protéger ce qu’ils appellent “la zone libérée” gagnée pendant la guerre contre le Maroc. Construit par l’armée marocaine il y a une trentaine d’années, un mur de quelques milliers de kilomètres de long, bordé sur toute sa longueur de champs de mines anti-personnelles, sépare les familles Saharouis.
Ouagadougou, Burkina Faso
Le ballon roule vers Amadou Soré, probablement le plus flamboyant et le plus connu des supporters de l’équipe nationale de foot (Les Etalons). Son ciné-club de football, dans la banlieue poussiéreuse de Ouagadougou où il habite, est un lieu central de rassemblement pour la communauté. Les habitants peuvent assister à des matchs du monde entier, diffusés en simultané sur huit écrans de télévision reliés à des antennes paraboliques. Les week-ends attirent une foule de petits entrepreneurs qui vendent du poulet grillé, du pain et des boissons. Le jour, Amadou est tailleur et vendeur de vêtements et de tissus au marché très animé de Sankararie.
Douala, Cameroun
Souvent appelée l’Afrique en miniature, le Cameroun est un pays complexe avec une grande diversité culturelle, ethnique, climatique et géographique. Montagne, désert et jungle couplés avec une chaleur intense et humide toute l’année forment un mix tropical où la confrontation et l’agression ne sont jamais très loin de la surface. Le Cameroun, terre de football, est souvent le terreau fertile d’une pauvreté abjecte et de soulèvements politiques, mais aussi de la passion, de la belle humeur et de la fierté. Mama Eto’o est une icône de l’adoration portée par tout le pays à son joueur le plus célébre, Samuel Eto’o. Comme un véritable Lion Indomptable, elle parcourt de nombreux kilomètres par jour pour vendre les colifichets d’Eto’o et des “Lions” et pour cette nation de fous du foot, elle est devenue leur mascotte chérie.
Dengoine, Mozambique
Le village de pêcheurs de Dengoine est situé à 200km au nord de Maputo.
Cette vie idyllique en puissance se confronte quotidiennement à la lutte pour la survie des communautés qui y vivent. Le dos courbé, les habitants passent de longues heures au bord de l’océan à récolter des moules, des huîtres et des langoustes. La nuit, des torches en roseau ponctuent l’obscurité tandis que les pêcheurs, hommes et femmes, attrapent les langoustes qui sortent de sous les rochers. Dengoine, ville coloniale abandonnée, est une métaphore puissante pour l’histoire du Mozambique. C’est comme si la ville venait juste d’être désertée et que les autochtones gagnaient peu à peu sur un territoire autrefois interdit.
Durban, Afrique du Sud
Le Marché du “Petit Matin” est le lieu d’un mélange culturel grisant et témoigne de la diversité urbaine de cette ville touristique subtropicale de bord de mer. À leur grande consternation, les vendeurs du marché auraient du être expulsés pour laisser la place à la construction d’un centre commercial pour la Coupe du Monde 2010. “Le centre commercial 2010 va tous nous affamer” peut on lire sur les pancartes de protestation. Nous suivons le ballon comme s’il devenait un participant fortuit dans cette lutte contre l’expropriation. Vinesh, un petit commerçant, assume involontairement le rôle de meneur de jeu dans ce combat. Un homme à l’esprit généreux et à la résolution ferme qui célèbre l’anniversaire de Nelson Mandela en donnant gratuitement des fruits frais à tous.
Manifestation organisée dans le cadre des Saisons Croisées France / Afrique du Sud – 2013 avec le soutien de l’Institut Français et la collaboration de La Friche Belle de Mai, Compagnie ex nihilo, Dala, Klap et de l’Institut Français d’Afrique de Sud, du Centre Culturel Français-Ouagadougou, du Centre Culturel Franco-Mozambicain, du Centre Culturel Français de Douala, rencontres d’Artifariti, du Festival International de Durban.
À regarder:
Extrait de l’installation No Time For Extra Time
À consulter:
Footsak, la balle au bond 2010