Enquête à la Joliette décembre 2015-janvier 2016

Date : 4 décembre 2015

Au cours de cette enquête destinée à sonder les ressentis de chacun face à cette métamorphose de la ville, il s’agit de rencontrer un échantillon – important et représentatif – d’acteurs de la nouvelle Joliette, sans perdre notre fantaisie ni notre sens de l’humour. Nous frappons à la porte des nombreuses entreprises et des institutions du quartier.

Marie-Claude Paoli, chargée de la communication de l’établissement public Euroméditerranée, évoque le besoin de faire accepter le nouveau visage du quartier par les habitants.

De son côté, le directeur de l’architecture, de l’urbanisme et du développement durable, Franck Gelling se questionne sur l’appropriation du boulevard du littoral. À l’Hôpital européen, qui reçoit des milliers d’usagers et de visiteurs, les responsables sont conscients du rôle de l’équipement comme faisant partie intégrante des flux du quartier.

Béatrice Grand-Dufay, qui dirige la société de lobbying territoriale Izoumai, est davantage préoccupée par le manque d’animation nocturne et la création d’une continuité entre le Silo, les Docks, les Voutes et le Mucem.

Éric Semerdjian, l’ex-directeur adjoint de l’agence Provence Promotion s’inquiète des conséquences de « l’optimisation » et de la « standardisation » à l’œuvre dans ce périmètre. Au Port autonome, les tensions actuelles entre la direction, le personnel et la Ville de Marseille ne permettent pas d’envisager une collaboration officielle.

Qui sont les « passants » de la Joliette ? On fréquente les Docks et les rues environnantes pour travailler ou chercher du travail, « consommer » de la nourriture, des vêtements ou objets, de la culture… ou encore dormir (à l’hôtel), mais rarement pour flâner. Dans ce quartier d’affaires, où chacun est à son affaire, on rencontre aussi des gens en pause déjeuner ou cigarette. Ils prennent un temps pour souffler, se recharger, l’instant d’un rien, du rien… C’est là que la poésie survient, sous la forme d’un songe. Songer n’est pas rêver. Le songeur est éveillé. L’espace d’un instant, furtivement, le songe surgit sans crier gare. Il vient de loin, de l’imaginaire, de l’inconscient, réveillés, chatouillés par un élément du paysage, un détail, un micro-événement, imperceptible par les autres. Presque aussitôt la raison reprend ses droits et ramène le songeur sur le « droit chemin » et le fil de son activité.

Et si, au lieu de négliger ces songes, on les partageait, on les laissait s’épanouir et prendre forme ? Puisque ça songe à fond du côté de la Joliette, nous nous proposons d’honorer ces songes : de les recueillir puis de les matérialiser, sous forme d’œuvres graphiques en collaboration avec les songeurs.

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